La raie

LA RAIE

Perchée sur le plongeoir
D’une voie toute droite
Elle s’interroge.
Son corps n’est-il pas fait pour les chemins sinueux ?
Sonder l’asymétrie, pour ses deux hémisphères
S’achevant en triangle bombé et doux,
Est un jeu d’enfant audacieux
Que l’errance n’effraie pas…
Dans ses yeux où luisent des abysses,
Les secrets semblent bien gardés
Et si ce froid skieur glisse
Au fin fond de la vérité,
Il s’arrête un instant et songe
En son flottement suspendu
A ce qui bat, meurtrit et ronge
En leur sein des cœurs inconnus.