Je ne pense pas avoir « choisi » l’animal pour thème principal, et pas davantage l’animal sauvage. C’est tout naturellement que j’éprouve une sorte d’attirance, une complicité avec les animaux. C’est un dialogue instinctif en quelque sorte. Et c’est de ce dialogue informulé  que mes œuvres sont probablement issues.

Est-ce cela l’inspiration ?

J’ai toujours été proche de la nature ; elle m’émerveille par sa simplicité, sa beauté, et me fascine par sa grandeur, par sa puissance. J’ai aussi eu la chance d’avoir vécu une grande partie de ma vie au cœur de grands espaces africains aux horizons sans fin dont les animaux  font partie intégrante.

Il n’y a jamais de projet au départ. De l’argile que je modèle, l’animal prend lentement forme. De lui-même, il se révèle peu à peu, je ne suis que son passeur. Il s’extrait par mes mains de son monde pour apparaître dans le nôtre. C’est à chaque fois un temps fort, un suspense, une naissance  exceptionnelle,  dans l’intimité de mon atelier.

Ensuite vient l’ultime étape qui consiste à métamorphoser l’œuvre de terre cuite en un bronze à la patine délicate, propre à sublimer l’animal.

La nature est essentielle à notre vie. Elle est généreuse quand on est à son écoute.  C’est pour lui rendre hommage que je lui dédie mon travail ;